LA TERRE TREMBLE A ATHENES

Des souvenirs, 7 septembre 1999 à 14h57, Athènes alors avait tremblé. Un séisme d'une puissance moyenne avait surpris les Athéniens, 5,9 sur l'échelle de richter.

Heureusement, malgré les habitations alors archaïques, pas trop de dégâts. 30.000 habitations avaient été caractérisées comme dangereuses. Des habitations détruites il y en a eu, tout particulièrement près de l'épicentre, à Fylis, dans la région nord-ouest d'Athènes. Des victimes il y en eu malheureusement près de 150 à cause de l'irresponsabilité de certains, comme à l'usine RICOMEX. Des centaines de sans-abrits dans la capitale grecque ont vécu pendant des jours dans des tentes distribuées par l'armée, puis dans des containers mis en place par les municipalités.

Neuf années depuis. Le souvenir reste encore chaud dans nos mémoires. Nos enfants qui ont vécu ces moments, tremblent encore quand la terre se fait sentir. Un petit rappel géologique qui rappelle nos obligations envers la société, notre famille. Le bien de toute cette histoire est que depuis nous ne voyons pratiquement plus de constructions sans permis de construire. Les bâtiments qui se sont érigés depuis sont réellement solides.

7 septembre 1999 : Il est 15h00. Je suis encore au bureau, en plein centre d'Athènes. Il fait chaud en septembre encore. Puis le cauchemar ... la terre se met à trembler, se met à sauter à la vertical puis à l'horizontal. Je n'ai pas compris sur le coup. Mon premier séisme ressenti. Je n'ai pas compris tout de suite le sérieux de la situation. Je suis complètement novice. Puis une de mes collègues commence à hurler : "c'est un séisme !". Nous étions en train de déjeuner sur le pouce dans la petite pièce qui nous sert de cuisine. Et cela reprend de plus belle, nous voyons le mur se fendre. Nous sommes au 2ème étage d'un vieil immeuble.

Le second séisme passé, j'essaye d'appeler ma famille au téléphone. Ils sont logiquement tous à la maison à cette heure, mes filles, mon mari. Je suis seule et désespérée de ne pouvoir les contacter. Je suis persuadée que cette journée sera tragique dans un sens. Que cette journée restera gravée dans nos mémoires.

Nous essayons de nous échapper de cet immeuble. Puis nous sommes dehors, c'est alors que nous nous rendons compte de l'ampleur du séisme. Le centre d'Athènes s'est transformé en chaos ! Plus rien ne fonctionne, les routes sont bondées, plus rien n'avance. j'entends que l'épicentre du séisme est localisé dans le nord-ouest d'Athènes, près de Parnitha, à Fylis exactement. Je ne suis qu'à 5 minutes à vol d'oiseau.

Maintenant je suis persuadée que ma famille vient d'être touchée par ce tremblement de terre.
Après près de 7km de marche, j'arrive là où j'avais tranquillement garé ma voiture ce matin. Tout allait bien ce matin. J'ai quitté ma maison avec mes enfants pour les déposer l'une à l'école, l'autre à la crèche sans une seconde pensé que je n'aurai plus de toit le soir même. Après ce périple long, très long je suis arrivée devant chez moi pour découvrir un quartier en panique. Ma maison ? Des murs fendus, entreouverts, des portes bloquées ou qui ne ferment plus, des fenêtres brisées. Disloquée notre petite baraque, qui malheureusement trop vieille pour être aux normes. Nous venions de l'acheter en 1995, après quelques menus travaux, nous avions emménagés en 1996.

Nous n'avons plus rien désormais. C'est le destin, vous quittez votre domicile le matin comme chaque matin, et vous n'avez plus rien. Que vos yeux pour pleurer ! Fort heureusement, ce ne sont que des dégâts matériels, ma famille quoique choquée est saine et sauve. Le plus important.

Les heures qui ont suivies ont été déterminantes grâce au courage et à la détermination de mon époux. Le lendemain matin, après avoir dormi dehors dans nos voitures, j'ai emmené mes filles chez mes beaux-parents en province. Les protéger à tous prix des épisodes fréquents de méta séismes.

Le lendemain, nous avions parmi les premiers trouvé pas très loin de notre domicile un appartement à louer en bon état qui n'avait que très peu souffert du séisme. Le séisme a eu lieu le mardi 7 septembre, dimanche nous avions emménagé dans cet appartement. Deux années d'attente avant de revenir chez nous. Nous avons reconstruit notre maison. Nous y sommes heureux.

2008 :

Depuis quelques jours, la terre tremble de nouveau. Cette fois-ci pas à Athènes mais sur l'île d'Eubée. Nous le ressentons jusqu'à Athènes. Cela fait plusieurs jours que nous sommes secoués, pas trop, mais nous pensons à ces personnes qui sont proches de l'épicentre. L'angoisse au jour le jour que le prochain séisme sera peut-être plus fort.

La Grèce est en en Europe le pays où l'activité sismique est la plus forte. Ne pas vivre avec la peur est le pari le plus difficile à tenir. Apprendre à vivre dans un pays comme la Grèce c'est accepter sa nature.

Il suffit de mettre en oeuvre quelques mesures de précaution, le transmettre à nos enfants.

- localiser dans sa maison un endroit sûr avant les séismes
- ne pas céder à la panique
- ne pas se précipiter en courant vers l'extérieur
- attendre que le tremblement de terre s'arrête momentanément
- regrouper sa famille
- si vous êtes à l'extérieur au moment du séisme, s'éloigner des bâtiments, marcher en plein milieu de la route au besoin

Commentaires

Nathalie a dit…
Rien que le mot seisme me fait fremir, j'ai subi comme toi celui de 1999, j'etais completement sous le choc.......fort heureusement notre apart n'a rien eu, mais moi aussi j'ai du traverser tout Athenes , l'air hagard et perdu...
Ce fut une journee absolument affreuse.
Anonyme a dit…
J'ai vecu le seisme de 99, tres choquee, j'etais dans le centre d'Athenes... Depuis, j'en ressens quelquefois, plus, dernierement. Et du 4eme ou j'habite, ca me reveille la nuit... C'est vrai qu'il faut l'accepter si on vit ici... Voir sa maison detruite, quel epreuve !
Anonyme a dit…
Je n'étais pas en Grèce en 1999, mais je me souviens de l'inquiétude de mes proches depuis la France pour tous nos amis grecs dont on n'avait guère de nouvelles pendant plusieurs jours, la communication entre nos deux pays étant difficile.
Je me souviens par contre de l'épiphanie 2008, de ce fameux dimanche matin où, pour la première fois de ma vie j'ai senti un "vrai" séisme et tous les bruits qui vont avec. Autant j'ai pu être saisie par les tremblements bien sûr, mais j'ai surtout gardé le souvenir de l'environnement sonore si particulier : les verres dans mes placards, mes lampes et autres objets qui bougaient, les craquements de murs... J'ai eu peur mais aussi la présence d'esprit de me protéger. Et ce, grâce à cette histoire du séisme de 1999 qui m'avait été contée peu de temps avant... et depuis, à chaque secousse, je repense à la maison près de Parnitha et à cette petite famille saine et sauve!! Ce 29 octobre, j'étais à Athènes, et j'ai repensé à cette joyeuse issue, pour faire taire mon angoisse durant ces interminables secondes de secousse...

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