Trois fois sept : Les indignés de Grèce, vingt-et-un jours demain
Trois semaines.
Trois fois sept : vingt-et-un rendez-vous sur la place Syntagma.
Les indignés tiennent bon. Ils sont toujours là fidèles au rendez-vous quotidien de 18 heures.
La place de la Constitution (Syntagma) comme tous les soirs se remplie petit à petit. Il n'y a pas que des jeunes, il y a les familles, les papous et les yiayas et leurs petits-enfants. Même si vous de l'extérieur voyez ces démonstrations comme une grande fête. Le coeur n'y est pas, il est blessé car l'avenir devient de plus en plus sombre.
Les discussions vont bon train, elles sont très caractéristiques :
- Ti kaneis ? Comment vas-tu ?
- Ti na kano ? Que veux-tu que je fasse ?
- Diskoloi kairoi ! Les temps sont durs !
- Diakopes ? Les vacances ?
- Diakopes ! pouthena... Vacances ! Nulle part ...
- I douleia ? Le boulot ?
- Kleissane to ergostassio. Ils ont fermé l'usine.
- Eimai sto tameio anergias, allo tipota ! Je suis aux assedics, rien d'autre ! ...
- Ta paidia ? Les enfants ?
- Ti na kanoun ta paidia ? Qu'est-ce-qu'ils peuvent faire les enfants ?
- Kalytera na fygoun. Il vaudrait mieux qu'ils partent (de Grèce)
- Nai na fygoun ! Oui qu'ils partent !
- Emeis tha anteksoume ! Nous, on s'en sortira !
Voilà les dialogues fréquents que nous entendons chaque jour.
Les Grecs n'ont malheureusement plus aucun repère. Le système politique est finalement pourri jusqu'à l'os. J'entends dire par certains que le climat rappelle la "metapolitefsi", c'est à dire l'époque de transition politique d'après le régime des colonels au régime dit "démocratique" d'aujourd'hui. Le ton sur lequel sont dites ces déclarations est assez déroutant. On ressent un mélange de peur à la marche arrière entamée et une pointe de révolte face aux 300 députés de la Vouli (Parlement).
Les Grecs ont une envie de bouger mais ne veulent d'aucun encadrement politique qui soit. D'ailleurs, ils tiennent bons au jour 20. Certains ont essayé de s'appropier pour des fins politiques les bonnes causes des citoyens mais ca ne marche pas, du moins pas encore. Même les médias ont su, pour une fois, prendre de la distance. Ils se contentent de commenter et c'est très bien comme ça.
Trois fois sept : vingt-et-un rendez-vous sur la place Syntagma.
Les indignés tiennent bon. Ils sont toujours là fidèles au rendez-vous quotidien de 18 heures.
La place de la Constitution (Syntagma) comme tous les soirs se remplie petit à petit. Il n'y a pas que des jeunes, il y a les familles, les papous et les yiayas et leurs petits-enfants. Même si vous de l'extérieur voyez ces démonstrations comme une grande fête. Le coeur n'y est pas, il est blessé car l'avenir devient de plus en plus sombre.
Les discussions vont bon train, elles sont très caractéristiques :
- Ti kaneis ? Comment vas-tu ?
- Ti na kano ? Que veux-tu que je fasse ?
- Diskoloi kairoi ! Les temps sont durs !
- Diakopes ? Les vacances ?
- Diakopes ! pouthena... Vacances ! Nulle part ...
- I douleia ? Le boulot ?
- Kleissane to ergostassio. Ils ont fermé l'usine.
- Eimai sto tameio anergias, allo tipota ! Je suis aux assedics, rien d'autre ! ...
- Ta paidia ? Les enfants ?
- Ti na kanoun ta paidia ? Qu'est-ce-qu'ils peuvent faire les enfants ?
- Kalytera na fygoun. Il vaudrait mieux qu'ils partent (de Grèce)
- Nai na fygoun ! Oui qu'ils partent !
- Emeis tha anteksoume ! Nous, on s'en sortira !
Voilà les dialogues fréquents que nous entendons chaque jour.
Les Grecs n'ont malheureusement plus aucun repère. Le système politique est finalement pourri jusqu'à l'os. J'entends dire par certains que le climat rappelle la "metapolitefsi", c'est à dire l'époque de transition politique d'après le régime des colonels au régime dit "démocratique" d'aujourd'hui. Le ton sur lequel sont dites ces déclarations est assez déroutant. On ressent un mélange de peur à la marche arrière entamée et une pointe de révolte face aux 300 députés de la Vouli (Parlement).
Les Grecs ont une envie de bouger mais ne veulent d'aucun encadrement politique qui soit. D'ailleurs, ils tiennent bons au jour 20. Certains ont essayé de s'appropier pour des fins politiques les bonnes causes des citoyens mais ca ne marche pas, du moins pas encore. Même les médias ont su, pour une fois, prendre de la distance. Ils se contentent de commenter et c'est très bien comme ça.
Commentaires
installations olympiques de 2004.
Beaucoup de petits commerces sont fermés sans être remplaçés par nos gigantesques hyper-marchés. Bref, nous avons l'impression que la "Belle" s'est endormie. Bien sur, nous adorons la Grèce rurale et traditionnelle que vous évoquiez récemment dans votre retour aux sources familiales, mais nous aimerions la voir revivre.Nous avons envie de dire aux Grecs: N'attendez pas le "Prince charmant" providentiel! Indignez vous... et agissez!
Je circule dans des quartiers d'Athènes des classes moyennes et croyez-moi, les cafés y sont désertés. Bien évidemment il y aura toujours dans une société les biens lotis et les moins bien lotis. C'est de ceux là qu'on parle, c'est ceux là qui sont blessés dans leur quotidien, pas ceux des terrasses des quartiers chics d'Athènes (ou du moins bien moins que les autres) !
Quant à se révolter ou passer à une autre forme d'action, c'est une autre histoire ! Mais une action/ révolte pacifique n'est-elle pas en elle même une autre forme d'action ? Les démonstrations de violence que nous avons connues ces derniers mois ont-elles amené quelque chose ?
Ce qu'ils demandent c'est qu'on les écoute... un peu d'espoir tout simplement.